• De Rei Publicae fortuna


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  • Brutus s'adressant pour la dernière fois à ses troupes

    « Ce m'est une très grande joie, en cet instant, de constater que je n'ai été trahi par aucun de mes amis. Si j'avais des reproches à faire, je n'en ferais qu'à la Fortune. Non pour moi, mais pour ma patrie. Car je m'estime, pour ma part, plus heureux que nos vainqueurs. Dans le passé comme aujourd'hui, oui, je suis plus heureux qu'ils ne le seront jamais. Je laisserai au moins une réputation de vertu. De cela, ils ne triompheront jamais par les armes. Et tout leur argent ne parviendra pas à la ternir cette vertu. Ils ne pourront empêcher la postérité de voir en eux des individus méchants et injustes, qui auront mis à mort des hommes de bien, loyaux et justes, dans le but d'usurper un pouvoir auquel ils n'avaient aucun droit. Quant à vous, vous avez tenté la Fortune. S'il vous reste une chance de faire la paix avec nos ennemis, saisissez-la et pensez à vous conserver. Allez-vous-en, maintenant. »


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  • Ces faits sont anciens : voici quelque chose de nouveau. C'est par mon conseil que César a été tué. Ici, pères conscrits, je redoute le plus honteux des reproches ; je crains de paraître avoir aposté un accusateur, afin qu'il me prodigue non-seulement les éloges que je mérite, mais les louanges qui appartiennent aux autres. En effet, a-t-on entendu prononcer mon nom parmi ceux de ces nobles conspirateurs? Est-il un seul de ces noms qu'on ait voulu taire, et qui n'ait été à l'instant même proclamé par toutes les bouches? Ah ! loin que personne ait cherché à s'en défendre, plusieurs ont voulu se faire honneur d'une entreprise à laquelle ils n'avaient point concouru. Quelle vraisemblance que parmi tant d'hommes obscurs, que parmi tant déjeunes gens incapables du secret, mon nom ne soit échappé à personne ? Si les hommes qui conçurent ce généreux dessein avaient besoin de conseils, était-ce à moi d'inspirer les deux Brutus, qui sans cesse avaient sous les yeux l'image de L. Brutus? L'un d'eux avait de plus celle de Servilius Ahala. Issus de tels ancêtres, auraient-ils consulté des étrangers plutôt que leurs aïeux? auraient-ils cherché au dehors ce qu'ils avaient au sein de leurs familles? C. Cassius, né d'un sang qui ne put jamais supporter la domination , ni même le pouvoir d'aucun citoyen ; Cassius avait-il besoin de mes conseils, lui qui, seul et sans le secours de ces hommes illustres, aurait frappé ce grand coup en Cilicie, aux bouches du Cydnus, si le tyran n'eût trompé son attente en abordant sur la rive opposée? Ce n'est donc ni la mort d'un père, ni celle d'un oncle, ni la spoliation de ses dignités; c'est l'ascendant de mes conseils qui a déterminé Cn. Domitius à re- 288 couvrer la liberté? Est-ce moi qui ai persuadé à C. Trébonius ce que je n'aurais pas même osé lui proposer? La république doit lui savoir d'autant plus gré de ce qu'il a préféré la liberté romaine à l'amitié d'un homme, et mieux aimé renverser la tyrannie que de la partager. L. Tillius Cimber a-t-il agi d'après mes conseils? Je n'attendais pas de lui un tel effort, et je l'ai vu avec admiration oublier les bienfaits de César pour ne songer qu'à la patrie. Et lés deux Servilius, j'oserai dire les deux Ahala, pensez-vous qu'ils aient été excités par mes conseils plutôt que par leur amour pour la république? Il serait trop long de citer ici tous les autres. Il est beau pour la patrie, il est glorieux pour eux-mêmes qu'ils se soient trouvés en aussi grand nombre.


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